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XXIII |
PROSE |
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(pour des Esseintes) |
4 |
Hyperbole ! de ma mémoire Triomphalement ne sais-tu Te lever, aujourd'hui grimoire Dans un livre de fer vêtu : |
8 |
Car j'installe, par la science, L'hymne des cœurs spirituels En l'œuvre de ma patience, Atlas, herbiers et rituels. |
12 |
Nous promenions notre visage (Nous fûmes deux, je le
maintiens) Sur maints charmes de paysage, Ô sœur, y comparant les tiens. |
16 |
L'ère d'autorité se trouble Lorsque, sans nul motif, on dit De ce midi que notre double Inconscience approfondit |
20 |
Que, sol des cent iris, son site, Ils savent s'il a bien été, Ne porte pas de nom que cite L'or de la trompette d'Été. |
24 |
Oui, dans une île que l'air charge De vue et non de visions Toute fleur s'étalait plus large Sans que nous en devisions. |
28 |
Telles, immenses, que chacune Ordinairement se para D'un lucide contour, lacune Qui des jardins la sépara. |
32 |
Gloire du long désir, Idées Tout en moi s'exaltait de voir La famille des iridées Surgir à ce nouveau devoir, |
36 |
Mais cette sœur sensée et tendre Ne porta son regard plus loin Que sourire et, comme à l'entendre J'occupe mon antique soin. |
40 |
Oh ! sache l'Esprit de litige, À cette heure où nous nous taisons, Que de lis multiples la tige Grandissait trop pour nos raisons |
44 |
Et non comme pleure la rive, Quand son jeu monotone ment À vouloir que l'ampleur arrive Parmi mon jeune étonnement |
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D'ouïr tout le ciel et la carte Sans fin attestés sur mes pas, Par le flot même qui s'écarte, Que ce pays n'exista pas. |
52 |
L'enfant abdique son extase Et docte déjà par chemins Elle dit le mot : Anastase ! Né pour d'éternels parchemins, |
56 |
Avant qu'un sépulcre ne rie Sous aucun climat, son aïeul, De porter ce nom : Pulchérie ! Caché par le trop grand glaïeul. |